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1. Histoire


Notifiée pour la première fois le 01/05/1500 sur la lettre de Pero Vaz de Caminha lors de la découverte du Brésil sous le nom portugais de almadia (pirogue) et nommée piperi par les indigènes tupis, la jangada primitive était constituée d'un assemblage de rondins de bois. Celles que les portugais ont vu en 1500 dans le sud de l'état actuel de Bahia (Est du Brésil) ne possédaient pas de voile. Il semble que la voile est une influence des Caraïbes ou venue par l'intermédiaire des aruacos, amerindiens de la côte nord du Brésil. En tupi-guarani cette voile était nommée cutinga soit "langue blanche".

 

On voit encore la jangada au XIX siècle servant au transport des passagers et marchandises et à la pêche. Vers 1940, dans le Rio Grande do Norte, la coque de rondins liés a été remplacée par une coque de planches en forme. C'est ce modèle qui subsiste actuellement dans tout le Nordeste brésilien.

D'après un levé du SUDEPE, en 1965, il y avait au Brésil près de 3500 jangadas dont 1500 dans l'état du Ceara (Capital: Fortaleza).



2. Origine du mot

L'origine du vocable brésilien est controversée: Nascentes lui attribue une provenance malaise (changgadam, radeau). Changgadam étant lié au sanscrit sãnggad, jonction de deux objets identiques. Luís Da Câmara Cascudo pense qu'il est dérivé de l'hindou janga, embarcation similaire et de l'augmentatif ada, grande janga. Ce mot est donc venu des Portugais après leur contact avec l'Inde et a fait son apparition dans la langue portugaise en 1504.


Les tupis, indigènes du Brésil, appelaient leurs embarcations de rondins liés sous les noms de itapaba, igapeba, piperi, candandu, catamarã.


Alors que le mot jangada figure dans le dictionnaire de la langue française (Larousse, Petit-Robert), je n'en ai trouvé aucune occurrence dans les dictionnaires et encyclopédies anglaises (Oxford, Maximilian...). En anglais, le mot jungada, ou raft, c'est à dire radeau, est plutôt utilisé.


Il est à noter que le mot jangada a fait son apparition dans la langue française en 1873, soit 8 ans avant que Jules Verne écrive son roman.



3. Description

Une description amusante faites par un voyageur français M.Ferdinand Denis en 1839 dans son livre "L'UNIVERS. Histoire et description de tous les peuples" nous éclaire sur les jangadas rencontrées au large de Recife:


"La jangada est une sorte d'embarcation essentiellement propre à la côte de Pernambuce, et qui frappe presque toujours d'étonnement le voyageur. Elle se compose ordinairement de trois morceaux de bois de douze à quinze pieds de long sur huit à neuf pouces de large, à peine équarris, et liés par deux traverses. L'un d'eux est percé d'un trou dans lequel s'implante le mât qui porte la voile; l'autre sert d'appui à un petit banc de deux pieds de haut, sur lequel s'accroupit le pilote, afin de se mettre un peu à l'abri de la lame, qui, à chaque instant, submerge l'embarcation. Un pieu, fiché en arrière du mât, sert à suspendre le sac de manioc et la calebasse d'eau douce du pilote. Il y a deux à trois hommes sur chaque jangada. Lorsque le vent la fait pencher trop fortement, ces hardis caboteurs se suspendent de l'autre côté pour faire contrepoids; ils nagent tous avec une habileté peu commune. Si l'embarcation chavire, et elle chavire fort rarement, on glisse, entre deux madriers, une planche qui fait office de quille et de dérive. On arrache le mât et le banc; on les replante sur la partie du radeau qui a pris le dessus, et la navigation continue, comme si aucun accident n'était venu l'interrompre. Ces jangadas vont beaucoup plus près du vent que les bâtiments à quille; elles voguent avec une rapidité admirable; et il n'est pas rare, dit-on, de les voir filer dix milles à l'heure; presque tout le cabotage des objets qui ne craignent pas d'être mouillés se fait au moyen de ces étranges embarcations: nous en avons rencontre à quinze lieues en mer."

 

La jangada actuelle est composée d'une coque plate sur laquelle sont installés deux bancs: o banco de mastro, le banc du mât qui sert de support pour le mât enfilé dans la voile et o banco do mestre, le banc du barreur à l'arrière. Au centre de la coque existe une fente permettant d'y glisser la dérive.

Malgré son aspect rudimentaire elle possède les mêmes réglages qu'un voilier moderne de régate: pied de mât et point d'écoute au vent ou sous le vent pour régler le creux de voile, tension sur le point d'amure comme le ferait un cunningham sur la ralingue de la voile... et de plus les équipiers, au départ de la plage, mouillent la voile pour refermer les fibres et la rendre plus plate donc plus efficace dans l'alizé assez fort du Céara. Bref, rien à envier à nos voiliers modernes conçus par ordinateur!



4. Sources

- Cascudo, Luís da Câmara, 1898.
- Dicionário do Folclore brasileiro / Luís Da Câmara Cascudo - 4. ed. rev. e aum. - São Paulo : Melhoramentos ; [Brasilia] ; INL, 1979.
- Ribeiro, Joaquim. - Os Brasileiros. Rio de Janeiro, Pallas; Brasilia, INL, 1977.
- Diconário Houaiss da Língua Portuguesa, 2000.
- Dicionário Aurélio da Língua Portuguesa, 1986.
- Dictionnaire de la langue française LEXIS, Larousse, 1999.
- L'UNIVERS. Histoire et Description de tous les peuples, Ferdinand Denis, 1839.